Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
« Restructurer le pays », et non pas « restructurer la dette » : voilà le crédo du Premier ministre Georges Papandréou. L’idée du programme, qu’il a présenté ce vendredi matin, c’est d’économiser encore 23 milliards d’euros dans les dépenses publiques et de privatiser à hauteur de 50 milliards d’euros d’ici à 2015. Une somme qui paraît peu réaliste selon les commentateurs, même si le gouvernement insiste qu’il gardera le contrôle des secteurs clé.
En réalité, aucun détail concret n’a été donné sur ces mesures. Georges Papandréou a déclaré que les précisions viendraient après les fêtes de Pâques. Rien de très réjouissant en tout cas pour les Grecs. Car entre autres choses, le Premier ministre a indiqué vouloir renforcer la mobilité entre le secteur public et le secteur privé, comme s’il ouvrait la voie à une remise en cause du statut de fonctionnaire.
En fin de compte, ce nouveau plan d’austérité sonne comme un aveu de la part des autorités. Pour elles les efforts exigés des Grecs depuis un an ne sont pas suffisants.
Déjà en baisse dans les sondages, le gouvernement, qui avait promis à plusieurs reprises qu’il n’y aurait pas de nouvelles mesures d’austérité, risque donc de se mettre l’opinion publique définitivement à dos. Au sein même du Pasok, le parti au pouvoir, la fronde gagne d’ailleurs de plus en plus de députés. Or le programme annoncé devra encore être voté par le Parlement à la mi-mai.