En Allemagne, le lobby nucléaire contre-attaque suite à l’arrêt annoncé de certains réacteurs

En Allemagne, les industriels de l’atome ne veulent pas se laisser faire. Ils ont annoncé, vendredi 1er avril 2011, qu’ils allaient attaquer en justice la décision d’Angela Merkel de stopper les plus vieux réacteurs du pays. Il y a deux semaines, le gouvernement avait annoncé la mise à l'arrêt pendant au moins trois mois de sept réacteurs pour un examen approfondi de leur sécurité, suite la catastrophe de la centrale de Fukushima, au Japon.

Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux

EON et RWE sont les deux producteurs les plus concernés par le moratoire décrété par le gouvernement allemand. Près de 45% du courant produit par EON est d’origine nucléaire, un quart de la production totale dans le cas de RWE.

En Allemagne, 32% du courant est d’origine nucléaire et les sommes en jeu sont considérables selon les estimations. Chaque réacteur arrivé en bout de course et maintenu en activité dégage un million d’euros de bénéfices net par jour.

Sept réacteurs allemands sont concernés par le moratoire du 14 mars. Sept réacteurs de la première génération qui auraient du fermer en 2011 ou 2012 et à qui Berlin avait accordé un délai d’activité supplémentaire.

Le puissant lobby nucléaire avait opté pour le silence avant les élections du Bade-Wurtemberg pour ne pas échauffer un peu plus une opinion majoritairement hostile au nucléaire.

La contre-attaque était donc prévisible au lendemain du scrutin. RWE porte directement plainte contre la fermeture forcée des réacteurs Biblis A et Biblis B, en Hesse (ouest). Quant à EON le groupe s’apprête à attaquer le gouvernement sur l’entrée en vigueur en janvier d’une taxe sur le combustible nucléaire.

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