Vague antinucléaire en Allemagne à la veille de scrutins régionaux

En Allemagne, 200 000 personnes ont réclamé la fermeture des centrales nucléaires ce samedi 26 mars 2011 à Berlin, Hambourg, Munich et Cologne. Ces rassemblements se tiennent à la veille de scrutins régionaux risqués pour le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel.

Avec notre correspondant à Berlin,Pascal Thibaut

Le soleil rit plus que jamais en Allemagne. Sa bouille sympa entourée du slogan « Le nucléaire ? Non merci » est plus que jamais d’actualité, près de trente ans après sa création. Il était omniprésent lors des manifestations historiques de ce samedi 26 mars 2011 qui ont rassemblé au total jusqu’à 250 000 personnes d’après les organisateurs.

Vingt-cinq ans jour pour jour après la catastrophe de Tchernobyl, deux semaines après celle de Fukushima, les Allemands plus que jamais contre le nucléaire sont descendus en masse dans les rues pour réclamer la fermeture la plus rapide des réacteurs allemands.

Les manifestants veulent faire pression sur leur gouvernement dont le moratoire de trois mois accompagné de la fermeture temporaire de plusieurs centrales est considéré par sept Allemands sur dix comme une mesure avant tout électoraliste alors que deux élections régionales importantes se tiennent ce dimanche. Un reproche rejeté lors d’un dernier meeting de campagne par la chancelière Merkel mais confirmé à la suite d’une indiscrétion par son ministre de l’Economie.

Une élection marquée par le nucléaire

Il était clair que le marathon électoral de cette année avec différents scrutins régionaux ne serait pas une partie de plaisir pour la coalition d’Angela Merkel. Mais ce 27 mars pourrait être un dimanche noir pour la chancelière.

Après 58 ans de règne, les chrétiens-démocrates risquent de perdre un de leurs bastions traditionnels, le très prospère Bade-Wurtemberg dans le sud-ouest du pays. L’élection a été marquée dans sa dernière ligne droite par le nucléaire. Les craintes traditionnelles des Allemands ont été renforcées depuis la catastrophe de Fukushima.

Le fait que la région compte quatre centrales et que son patron sortant était jusqu’à il y a peu un chaud partisan de cette source d’énergie ne facilite pas les choses pour les chrétiens-démocrates. Le moratoire du gouvernement de trois mois et l’arrêt durant cette période de sept réacteurs est considéré par les électeurs comme une décision électoraliste.

Si les sondages se confirment, il s’agira d’un tremblement de terre politique. Certains évoquent déjà le crépuscule d’Angela Merkel. Mais la chancelière n’a pas de putsch à craindre, aucun concurrent sérieux ne pouvant lui faire de l’ombre.

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