Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
C’est au milieu des rires et des plaisanteries que William Hague a dû s’expliquer sur le spectaculaire fiasco de cette opération « diplomatique » près de Benghazi.
Selon le ministre des Affaires étrangères, la mission visait à établir le contact avec les leaders de l’opposition libyenne, mais l’équipe a dû être évacuée après « un grave malentendu ».
Une clarification restée des plus succinctes qui amène plus de questions que de réponses, comme l’ont d’ailleurs fait remarquer avec beaucoup d’ironie nombre de députés de l’opposition travailliste. Pourquoi ainsi ne pas avoir prévenu à l’avance l’opposition libyenne de la venue de diplomates britanniques, pourquoi avoir préféré monter cette opération à la James Bond qui s’est avérée humiliante pour Londres ?
Face au mutisme de la coalition, l’agacement est général : le gouvernement a déjà été très critiqué pour la lenteur avec laquelle il a organisé le rapatriement des Britanniques bloqués dans ce pays.
Qui plus est, David Cameron a été contraint de faire une retentissante volte-face sur le projet d'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye quand son initiative s’est heurtée à la réticence voire l'opposition de certains de ses alliés.