Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Sévèrement critiqué pour sa mauvaise gestion de la crise libyenne tout au long de la semaine dernière, David Cameron a eu à cœur d’être présent sur tous les fronts. Après avoir décidé d’appliquer une pression diplomatique intense en gelant notamment les avoirs du colonel Kadhafi et de sa famille, mais aussi en levant leur immunité diplomatique, le Premier ministre britannique n’écarte pas désormais le recours à la force militaire contre le régime de Tripoli qu'il a qualifié de meurtrier.
« Il n’est pas acceptable que le colonel Kadhafi puisse assassiner son propre peuple avec des avions et hélicoptères de combat », a expliqué David Cameron lors d’une conférence de presse, mardi 28 février, ajoutant qu’il était ainsi légitime pour Londres de considérer avec ses alliés des projets de zone d’exclusion aérienne.
Selon les médias britanniques, la Grande-Bretagne pourrait ainsi positionner des avions Taifun sur la base de la Royal Air Force à Chypre. Néanmoins, ses plans ne font pas l’unanimité au sein de la communauté internationale, ni d’ailleurs du côté des insurgés libyens qui craignent de voir leur soulèvement entravé par une opération militaire étrangère.
Une opposition libyenne face à laquelle par ailleurs le gouvernement britannique reste pour le moment prudent. David Cameron a ainsi expliqué que la Grande-Bretagne cherchait à intensifier le contact pour mieux connaître les intentions de ses leaders, sans pour autant vouloir aller plus loin.