Avec notre bureau de Bruxelles,
Convoquer une réunion d’urgence, mais qui ne se tient que dans dix jours, cela peut, en effet, paraître paradoxal. Ce délai ne servira cependant pas uniquement à rapprocher les points de vue des Vingt-Sept qui en gros restent quelque peu divergents entre les pays européens de la première ligne (Italie, France, Malte, Chypre, Espagne et Grèce), qui souvent sont aussi les Etats précédemment colonisateurs du pourtour méditerranéen, et les vingt-et-un autres membres de l’Union européenne, plus enclins, eux, à ne manifester qu’une condamnation verbale, assortie souvent de moyens humanitaires à déployer en Tunisie ou en Egypte, à proximité des frontières libyennes.
C’est que le caractère insaisissable de l’évolution des affrontements sur le terrain rend impossible toute forme de coercition militaire autre qu’une éventuelle zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye pour laquelle fait encore défaut une résolution des Nations unies.
D’autre part, l’intérêt de ce sommet consacré à la Libye, et en général au séisme qui traverse actuellement le monde arabo-musulman, c’est que les récentes approximations des diplomaties française et italienne –pour ne citer que celles-là- pourraient utilement trouver à se fondre dans une démarche européenne collective avec, espère-t-on ici, davantage de poids et de crédibilité. Et accessoirement, c’est aussi une façon, par la bande, de réinsuffler vie dans l’Union pour la Méditerranée.