Branle-bas de combat international autour de la Libye

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir, vendredi 25 février 2011, pour discuter de la crise en Libye. Il va étudier les différents moyens d’accentuer la pression sur le colonel Kadhafi afin d’arrêter les violences de ces derniers jours. Avant cette réunion, le président américain, Barack Obama, a appelé son homologue français Nicolas Sarkozy, jeudi, pour évoquer la situation en Libye. Même mobilisation du côté de l’Union européenne alors que les évacuations des ressortissants étrangers se poursuivent.

Le communiqué de l'Elysée est laconique sur les moyens de faire cesser le bain de sang libyen, mais il énonce clairement cet objectif commun aux deux présidents français et américain, qui ont à nouveau exigé l'arrêt immédiat de l'usage de la force contre la population civile.

Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont également parlé des mesures que chacun d'eux préconise, poursuit le communiqué, qui cite côté français une nouvelle réunion du Conseil de sécurité et l'accès de l'aide humanitaire à la Libye.

Plusieurs responsables français ont évoqué ces dernières heures des options possibles. Pour le ministre français de la Défense Alain Juppé, l'idée d'établir une zone d'exclusion aérienne mérite d'être étudiée, tandis que l'ambassadeur chargé des droits de l'homme, François Zimeray, a souhaité que soit lancée une enquête pour crimes contre l'humanité.

Quant aux Etats Unis, ils envisagent des sanctions, à commencer sans doute pour l'exclusion de la Libye du Conseil onusien des droits de l'homme. A cette fin, Hillary Clinton sera dès ce week-end à Genève.

Par ailleurs, Paris est bien sûr partie prenante des concertations en cours au sein de l'Union européenne dont les ministres de la Défense doivent rencontrer, vendredi en Hongrie, le secrétaire général de l'OTAN.

L’Europe se concerte pour trouver des moyens d’actions

Dans les outils de la nouvelle et ambitieuse politique extérieur et de sécurité de l’Union européenne figurent deux bataillons de 1 500 hommes chacun, partie de la force de réaction rapide européenne. Dans le mandat de ces troupes, appartenant aux armées des 27 mais affectées à des tâches européennes, figure des missions d’évacuation ou humanitaires.

Et parmi les discussions, très informelles, actuellement en cours à Bruxelles et dans les capitales de l’UE, l’envoie d’une force militaire à des fins humanitaires pour aider à l’évacuation des ressortissants en Libye fait partie des pistes explorées.

Evidemment, il y a loin de la coupe aux lèvres. Car on n’imagine pas, à Bruxelles, une telle mission sans la légitimité d’une résolution onusienne, sans l’unanimité des 27, sans un feu vert égyptien ou tunisien.

Entretemps, l’UE se mobilise pour évacuer ses ressortissants qui seraient encore 6 000 en Libye d’après la Commission européenne sur les 10 000 recensés jusqu’ici.

Avions autrichiens, portugais ou britanniques, navires de guerre grec, britanniques ou allemands, l’évacuation des Européens se poursuit. Et l’UE hésitera à imposer des sanctions tant qu’il restera des ressortissants européens en Libye.

Des milliers de personnes évacuées

Le Canada a évacué, ce jeudi, 200 de ses ressortissants et déconseille vivement la région. Des évacuations possibles grâce aux navires et avions affrétés par le Royaume-Uni, l’Espagne ou encore les Etats-Unis.

Des employés d’une société brésilienne sont en cours d’évacuation, il y aurait parmi eux 200 Brésiliens et de nombreuses autres nationalités.

D’autres opérations sont mises en place pour tenter de rapatrier des milliers de ressortissants des pays asiatiques. Près de 33 000 Chinois se trouvaient en Libye tout comme 60 000 Bangladais, 30 000 Philippins, 23 000 Thaïlandais et 18 000 Indiens.

Par air, mer et terre c’est donc à un véritable exode que l’on assiste actuellement en Libye.

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