Le symbole est fort, jeudi, Mouammar Kadhafi pour sa deuxième intervention publique s'est adressé spécialement aux habitants de Zahouiya. Cette ville, portuaire qui abrite un terminal pétrolier est située à 50km seulement à l'ouest de Tripoli.
Selon des témoins, de très violents combats ont eu lieu à Zahouiya entre des opposants et des milices, commandées, selon certains, par l'un des fils de Kadhafi. Des barrages de fortunes sont organisés par les insurgés pour bloquer l’avancée des véhicules militaires. Une vingtaine d'opposants auraient été tués et plus d'une centaine blessés selon des témoins. Le colonel Kadhafi a qualifié de dérisoires ces événements.
Début de révolte
La région de l'ouest ne relève pas de l'influente tribu des Warfallah installée à l'est du pays, malgré tout la côte ouest commence à son tour à se révolter. Il y a Misrata à l'est de Tripoli et surtout Zouara a seulement une cinquantaine de kilomètres de la Tunisie. D'après des habitants qui ont rejoint la frontière, la ville serait tombée depuis plusieurs jours. La police et des membres des comités révolutionnaires ont déserté la ville, des combats se poursuivent la nuit venue.
A l'est, alors qu'un semblant de calme était annoncé à Benghazi, de nouveaux témoignages confirment la violence de la répression qui s'est abattue sur la deuxième ville libyenne en début de semaine. Un médecin français évacué depuis, parle d'apocalypse et d'enfer : des tirs à l'arme lourde, des roquettes, le carnage dans les rues avec des centaines de morts. Il y aurait selon lui au moins 1 000 morts dans la seule région de Benghazi.
Et plus encore que le pouvoir politique, il semblerait que deux grands terminaux pétroliers cruciaux pour les exportations libyennes, Ras Lanouf et Marsa el Brega, dans le Golfe de Syrte, sont tombés aux mains des insurgés. C'est en tout cas ce que disent des habitants de Benghazi, en contact avec des employés de ces terminaux.