En Russie, le juge du procès Khodorkovski aurait subi des pressions

En Russie, une employée du tribunal où s'est tenu le deuxième procès de Mikhail Khodorkovski et Platon Lebedev pour vol de pétrole, fait des révélations. Dans un entretien aux médias russes, l'assistante du juge Danilkine affirme que le magistrat qui a condamné l'ancien patron de Ioukos et son associé à rester en prison jusqu'en 2017, a subi des pressions et que le jugement lui a été dicté par les instances supérieures. C'est la première fois qu'un employé de la justice russe sort de sa réserve dans ce dossier ultra-sensible.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

« J’ai compris que la belle histoire selon laquelle le juge ne se soumet qu’à la loi n’est pas vraie ». C’est ainsi que Natalia Vassillieva explique sa décision de faire ces révélations, qu’elle pourrait payer très cher. Dans un entretien de 17 minutes accordé au quotidien en ligne libéral Gazeta.ru et à la chaîne de télévision privée Dojd, l’assistance du juge Viktor Danilkine, qui est aussi l’attachée de presse du tribunal, explique que le magistrat qui a décidé du sort de Mikhail Khodorkovski et de Platon Lebedev, s’est vu dicter son jugement. 

« Danilkine a commencé à écrire le jugement. Je soupçonne que ce qui était dans ce jugement n’a pas donné satisfaction aux instances supérieures, et il a reçu un jugement différent qu'il a dû lire, explique l'assistante du juge. Je sais que le jugement a été apporté du tribunal central de Moscou. Toute la communauté judiciaire est parfaitement consciente que c'est un procès commandé », ajoute encore Natalia Vassillieva.

Le tribunal de la ville de Moscou dénonce une « provocation », le juge Danilkine, n’exclut pas la possibilité de traîner son assistante en justice pour diffamation, quant au principal avocat de Mikhail Khodorkovski, Vadim Kliouvgant, il ne voit rien de nouveau dans ces révélations, « tout cela, dit-il, nous le savions et l’avions dénoncé tout au long du procès ».

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