Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les documents de WikiLeaks révèlent que le gouvernement britannique cherchait désespérément un moyen d’apaiser la Libye sur le cas al-Megrahi, pour ne pas faire dérailler les relations commerciales florissantes entre les deux pays. Lorsqu’en octobre 2008, on diagnostique un cancer de la prostate en phase terminale au prisonnier libyen, un responsable du ministère des Affaires étrangères britannique s’empresse alors d’envoyer une lettre à son homologue libyen lui indiquant comment se servir de ce diagnostic pour hâter la libération de l’ex-agent.
Les diplomates britanniques en avisent au même moment l’ambassadeur américain lors d’une rencontre et c’est ce document que s’est procuré WikiLeaks. La Libye quant à elle a suivi rigoureusement les démarches conseillées par Londres et obtiendra des autorités écossaises la libération d’al-Megrahi pour raisons humanitaires en août 2009.
Des révélations bien embarrassantes pour l’ancien gouvernement travailliste de Gordon Brown qui s’est toujours défendu d’être intervenu en sous-main dans la libération du ressortissant libyen. Mais ces documents vont aussi accroître la pression exercée par les USA sur la nouvelle coalition de David Cameron qui avait promis de publier tous les documents internes détaillant le rôle de Londres dans cette affaire et depuis traîne étrangement des pieds.