Les relations Libye/Grande-Bretagne dans la ligne de mire de WikiLeaks

Les dernières révélations de WikiLeaks, dont son fondateur Julian Assange a passé sa première nuit de prison à Londres, le 7 décembre 2010, risquent de jeter un froid dans les relations entre Londres et Washington. Ces informations mettent en lumière les dessous de la libération controversée d’al-Megrahi, auteur de l’attentat de Lockerbie. Quant au sort du Julian Assange, pour le journal The independent, son sort est déjà scellé.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Les médias s’interrogent tous sur le sort de Julian Assange qui, à la surprise générale, est passé d’une simple convocation à se rendre dans un commissariat londonien, à une audience préliminaire devant un tribunal, puis a passé sa première nuit derrière les barreaux.

L’équipe qui défend le fondateur de WikiLeaks dit déjà se préparer à user tous les recours pour éviter son extradition en Suède, d’abord devant la Haute cour de justice de Londres, puis à aller devant la Cour suprême si nécessaire. Une procédure qui pourrait prendre plusieurs mois.

Néanmoins, le quotidien The Independant estime que son sort est d’ores et déjà scellé. Il cite des sources diplomatiques indiquant que les Etats-Unis et la Suède ont déjà eu des discussions informelles sur la possibilité de livrer Assange aux Américains une fois l’affaire Bouclée.

 Pendant ce temps, les révélations se poursuivent

The Guardian qui distille depuis une dizaine de jours les télégrammes obtenus par WikiLeaks publie de nouvelles informations sur la libération très controversée l’an dernier d'Abdelbasset al-Megrahi. Les télégrammes américains révèlent que Londres et Edimbourg étaient sous intense pression de la Libye qui menaçait la Grande-Bretagne de conséquences extrêmes si l’auteur de l’attentat de Lockerbie meurt en prison.

Les menaces incluaient la fermeture de toutes les activités commerciales en Libye, les manifestations contre les représentations de la Grande-Bretagne et des allusions à l’encontre de la sécurité des sujets britanniques dans ce pays. Tripoli qui mène à la fois la carotte et le bâton, en promettant en même temps à l’Ecosse une montagne de récompenses si elle libérait son ressortissant.

Quelques mois plus tard, Abdelbasset al-Megrahi était libéré pour des raisons humanitaires après que des médecins lui ai diagnostiqué un cancer de la prostate qui ne lui aurait laissé que trois mois à vivre. Sa libération avait suscité une vague d’indignation aux Etats-Unis qui soupçonnait le gouvernement britannique d’avoir fait pression sur l’Ecosse pour protéger ses intérêts commerciaux avec la Libye. Un an après, al-Megrahi est toujours vivant. Et ces révélations risquent de relancer bien évidemment les accusations contre Londres.

Les services consulaires de l’Australie dont Julian Assange est citoyen, ont promis d’apporter leur aide à leur ressortissant. L’Australie a pourtant clairement exprimé son soutien à Washington dans sa condamnation des révélations de messages diplomatiques récemment publiés par WikiLeaks.

Partager :