Avec notre correspondant à Tbilissi,Régis Genté
A l’été 2008, la guerre éclatait entre la Russie et la Géorgie. Cette guerre se poursuit aujourd’hui mais sur le terrain médiatique. Voilà tout juste un an, Tbilissi avait tenté d’ouvrir une première fois cette télévision, sur un satellite de la société franco-européenne EutelSat. Mais, sous la pression de Moscou, selon Tbilissi, EutelSat avait finalement refusé de confirmer le contrat la liant à la Géorgie. C’est aujourd’hui sur un autre satellite, hotbird, que PIK est diffusé.
Un nouveau regard sur le monde et le Caucase
Avec Robert Parsons à sa tête, ancien journaliste de la BBC et de France 24, la chaîne géorgienne veut apporter en langue russe un nouveau regard sur le monde, aux Caucasiens, le cœur de cible de Kanal PIK, mais aussi aux Russes, aux Ukrainiens ou aux Biélorusses. Un regard façonné notamment par une poignée de journalistes anglo-saxons.
Cette chaîne de télévision, diffusée par satellite, dit vouloir gagner la bataille de l’information par la qualité, pas par la propagande, se défend Robert Parsons. C’est inutile, nous a-t-il dit, nous perdrions d’emblée notre audience. Il se défend aussi de devenir le porte-voix du pouvoir géorgien. Pourtant, la chaîne ouvrira son antenne ce mardi, à 18 heures, heure locale, par la retransmission d’une longue séance en direct de questions/réponses du peuple avec le président Saakachvili. Un exercice qui lui a donné par le passé l’occasion de s’en tirer avantageusement aux yeux de ses concitoyens. Le chef de l’Etat pourrait en profiter pour critiquer vertement, comme à son habitude, la Russie «poutinienne».
Un premier défi pour Kanal PIK qui dit ne pas vouloir se laisser obséder par la Russie, quand bien même elle occupe 20% du territoire géorgien.