Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
La réélection d’Anibal Cavaco Silva était prévisible. Largement favori dans les sondages qui l’ont crédité jusqu'à 61% des voix pendant la campagne, cet économiste de 71 ans a su convaincre un électoral inquiet en raison de la crise économique que traverse le Portugal.
Le président réélu s’est placé au-dessus des partis, garant des institutions, et comme le seul capable de redresser la situation. Malgré des soupçons de corruption passive qui ont pesé sur le président pendant la campagne, sa cote de popularité n’a pas été entamée. Au passage le chef de l’Etat réélu confirme la tradition portugaise vérifiée, depuis l’instauration de la démocratie en 1974, d’un second mandat pour les chefs de l’Etat et d’une réélection au premeir tour.
Ses adversaires ont espéré jusqu’au bout le contraindre à un second tour. Manuel Alegre le candidat socialiste et de l’extrême gauche a finalement obtenu le score qu’on lui prédisait de près de 20% de l’électorat. Parmi les surprises, le bon résultat d’un indépendant, le médecin Fernando Nobre, président de l’ONG (Assistance médicale internationale), qui a mené campagne sans base partisane.
La mauvaise surprise vient de l’abstention, plus élevée que prévue, et un électeur sur deux n’est pas allé voter. Cavaco Silva qui s’apprête à entamer une seconde cohabitation avec le gouvernement socialiste minoritaire de Jose Socrates devra en tenir compte. Son deuxième mandat s’annonce beaucoup plus politique.