Le Premier ministre hongrois Viktor Orban malmené au Parlement européen

Venu au Parlement européen à Strasbourg, en France, mercredi 19 janvier, présenter aux eurodéputés le programme de sa présidence semestrielle tournante de l’UE, Viktor Orban a été accueilli par des élus écologistes bâillonnés brandissant des unes blanches de journaux hongrois portant la mention « censuré ». En cause : sa loi controversée sur les médias.

Avec notre correspondante à Strasbourg,Joana Hostein

Ce qui devait être une séance consacrée normalement à la présentation des priorités de la présidence hongroise s’est transformé en un début de procès contre la loi hongroise d’encadrement des médias.

Pendant sa présentation, le Premier ministre Viktor Orban s’est attardé sur sa volonté de renforcer la coordination économique de l’Union, d’améliorer la politique énergétique européenne et de poursuivre l’élargissement de l’Europe. Il n’a fait qu’évoquer très brièvement sa loi sur les médias. « S’il faut modifier ce texte après l’examen de la Commission européenne, je n’en ferai pas une question d’amour propre », a-t-il dit.

C’est pourtant sur cette courte intervention que se sont concentrées toutes les réactions des eurodéputés : ceux du centre-droit ont dû faire confiance au chef du gouvernement hongrois pour modifier ce qui fallait l’être si la Commission le jugeait nécessaire ; les moins modérés, c’est-à-dire la majorité de l’hémicycle, ont exigé sans attendre un retrait de la loi.

Le co-président du groupe Europe Ecologie, Daniel Cohn-Bendit, est allé jusqu’à accuser Viktor Orban d’être le « Chavez européen ». Une accusation perçue par l’intéressé comme une offense pour l’ensemble du peuple hongrois.

La guerre des mots, voire le choc des cultures politiques, se poursuit donc.
 

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