Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
A l’approche des élections législatives à la fin de l’année et de la présidentielle en 2012, il ne faut pas s’attendre à une libéralisation du régime, la pression sur l’opposition va se durcir : Boris Nemtsov en est persuadé.
L’ancien vice-Premier ministre de Boris Eltsine, aujourd’hui chef du mouvement libéral Solidarité, vient de passer 15 jours en prison. Tout comme d’autres responsables de l’opposition, il avait été arrêté à Moscou à l’issue de la manifestation du 31 décembre pour le respect des droits constitutionnels. Un rassemblement qui avait pourtant reçu l’aval des autorités. « Je n'ai aucune idée de l'ampleur que pourront prendre les répressions en 2011, mais je sais très bien que, pour conserver le pouvoir, ils sont capables de tout », confie-t-il.
Le mouvement Solidarité appelle l’Union européenne à établir une liste de personnalités indésirables et à imposer des sanctions envers certains officiels russes pour appeler au respect de la démocratie.
Pour Boris Nemtsov, de nombreux fonctionnaires devraient figurer sur la liste, à commencer par le plus important d’entre eux : « Le premier nom qui doit figurer sur cette liste, c'est Poutine, parce que cet homme a piétiné et déchiré la Constitution russe. Si vraiment la communauté internationale veut qu'il y ait la démocratie en Russie, je pense que l'idéal serait que le Parlement européen crée cette liste. Ce serait la mesure la plus sérieuse et la plus efficace contre ces vauriens qui se sont emparés du pouvoir dans le pays. »
L’opposition libérale compte présenter un candidat unique à la présidentielle de l’an prochain. Il sera désigné en juin. En attendant, l’opposition devrait une nouvelle fois manifester le 31 janvier dans la capitale russe.