Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Cette suspension n’est que partielle. Il faut expliquer que jusqu’à présent, Silvio Berlusconi qui est accusé par les juges de Milan de corruption de témoins et de fraude fiscale dans le cadre de ses activités d’entrepreneur, avait ce précieux bouclier judiciaire qui lui permettait de ne pas se présenter devant les tribunaux. Un simple certificat de la présidence du Conseil, attestant que le jour de l’audience il n’était pas disponible, suffisait. Et même l’inauguration d’une fête champêtre pouvait justifier son absence.
Désormais, ce sont les juges qui instruisent l’un ou l’autre de ces procès qui décideront si les motifs invoqués par la défense constituent ou non un empêchement légitime.
Un problème de crédibilité au niveau international
Sur le principe, Silvio Berlusconi risque donc de repasser bientôt devant un tribunal. En réalité, les délais pourraient s’allonger car, en cas de rejet du motif invoqué, la défense pourra faire appel. Ce qui veut dire que du temps s’écoulera encore en faveur de Silvio Berlusconi. Or plus les temps s’allongent et plus les délais de prescription se rapprochent. Par exemple, pour le procès dans lequel il doit répondre de corruption de témoins, il ne reste plus que onze mois avant la prescription.
Cela dit, le verdict de la Cour constitutionnelle pose un sérieux problème de crédibilité pour le chef du gouvernement tant en Italie qu’au niveau international. Silvio Berlusconi en est conscient et va utiliser son instrument favori de communication : ses chaînes de télévision pour défendre son honneur.
Il est attendu demain matin sur le plateau de Canale 5, la chaîne la plus populaire.