Pour les Italiens, c’est le « Berlusconi Day ». Miné par des scandales à répétition, le chef du gouvernement doit affronter un vote de confiance dans les deux Chambres, les sénateurs doivent se prononcer sur une motion de soutien au gouvernement, les députés doivent voter deux motions de censure. Le vote devrait être très serré à la Chambre basse. Le chef du gouvernement n’a plus qu’une fragile majorité au Parlement depuis que son allié Gianfranco Fini, co-fondateur de son parti Peuple de la liberté, s’est retiré de la coalition gouvernementale. Berlusconi doit obtenir 314 voix pour se maintenir au pouvoir et tout va se jouer à une ou deux voix près.
La crédibilité financière de l’Italie en jeu
Sylvio Berlusconi veut rebondir en proposant un pacte aux centristes et à tous les modérés : « Il faut reconstruire l'alliance de toutes les forces modérées », a-t-il affirmé devant le Sénat à la veille du vote, tendant la main à ses ex-alliés du groupe Futur et Liberté pour l'Italie menés par Gianfranco Fini et aux centristes de l'UDC. Pour lui, l'unique solution est de renouveler la confiance au gouvernement. « Le peuple des modérés nous demande de nous unir pour le bien de l'Italie », dit-il en mettant en garde les parlementaires contre l'impact d'une crise politique sur la crédibilité financière du pays en pleine crise de la zone euro. « L'Italie a la troisième dette publique du monde sans avoir la troisième économie du monde et cette dette l'expose plus que les autres aux attaques spéculatives », a-t-il martelé.
Par ailleurs, tous les moyens semblent bons pour rallier les députés indépendants et l’ombre de la corruption plane sur ces éventuels ralliements. Une enquête judiciaire a déjà été lancée à la demande des partis d’opposition.
Le résultat du vote de confiance dépendra des retournements de dernière minute
Si son gouvernement est mis en minorité, Silvio Berlusconi devra remettre sa démission au président Giorgio Napolitano, ce qui ouvrira la voie à la convocation d'élections législatives anticipées. Le scrutin, prévu en 2013, pourrait être organisé au printemps. C’est pour éviter à son pays, en pleine tourmente financière, une vacance du pouvoir que Silvio Berlusconi dit se battre aujourd’hui. S’il réussit à se maintenir au pouvoir, la course d’obstacles n’est pas pour autant terminée. La dégringolade de Berlusconi est impressionnante. Elu en 2008 avec une majorité de 100 députés, le voilà aux abois, à la recherche d’une ou deux voix pour survivre. Après 2010 année à scandales, 2011 pourrait lui être fatal.