Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Si le nouveau plan des autorités grecques est de contrôler tous les immigrés afin d’expulser les clandestins, il est peu probable qu’elles le mettent réellement à exécution.
D’après différentes estimations, 12% de la population du pays est étrangère et, parmi les immigrés, environ 400 000 seraient sans-papiers. Une main d’œuvre qui fait marcher tout un pan de l’économie, notamment le secteur agricole.
La situation des immigrés en Grèce est, de fait, paradoxale : pendant de nombreuses années, les autorités ont accepté avec un certain laxisme la présence croissante de personnes qui n’avaient pas de permis de séjour. De l’autre, elles ne procédaient quasiment jamais à des régularisations et ne traitaient pas la plupart des demandes d’asile.
Ainsi, en 2010, l’asile politique n’a été accordé qu’à moins d’un demi pour cent des demandeurs - c’est l’un des taux les plus faibles de l’Union européenne - et 46 000 dossiers sont toujours en attente.
L’annonce de la ministre intervient en fait dans un contexte de crispation autour de la question des immigrés alors que le pays est touché par une sérieuse crise économique. La semaine dernière, un autre ministre a ainsi annoncé la construction d’un mur à la frontière nord-est du pays pour empêcher les migrants de passer de Turquie en Grèce.