Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Après avoir plaidé coupable pour éviter un procès, David Chaytor écope donc de dix-huit mois de prison ferme, une peine plutôt clémente puisque pour les trois chefs d’accusation retenus contre lui le député travailliste risquait jusqu’à sept ans de prison. Son sort ne lui a d’ailleurs valu aucune compassion, son avocat déclarant même que son client était un homme brisé qui payait au prix fort sa propre stupidité…
L’ancien parlementaire avait été démasqué comme des centaines de députés britanniques par le quotidien Daily Telegraph, en 2009, pour avoir gonflé ses notes de frais ; il avait ainsi soumis de fausses factures qu’il avait lui-même rédigées d'un montant de quelque 27.000 euros. La somme concernait des services informatiques qui lui avaient en fait été fournis gratuitement, ainsi que des loyers prétendument versés pour un appartement à Londres dont il était propriétaire et une maison dans le nord-ouest de l'Angleterre qui appartenait en réalité à sa mère.
Le scandale des défraiements a été retentissant. Au total, 392 parlementaires ont été contraints de rembourser plus d’1 million d'euros. Trois autres députés et deux Lords vont être eux aussi jugés au cours des prochains mois dans l’espoir de tirer un trait sur un scandale qui a porté gravement atteinte à la crédibilité du Parlement britannique.