Avec notre bureau de Bruxelles,
On ne sait pas trop comment expliquer le flottement du côté de la Commission européenne depuis quelques semaines alors qu’apparaissaient clairement les signes avant-coureurs de ce début de présidence hongroise à l’affichage calamiteux.
Plusieurs commissaires européens ont joué à se refiler la patate chaude jusqu’à ce que l’accumulation de réactions négatives dans les Etats membres auprès d’autres institutions nationales et auprès d’ONG des droits de l’homme finissent par faire sortir ces dernières heures la Commission européenne de sa curieuse léthargie.
Alors c’est décidé, la Commission européenne ne se contentera plus des réponses dilatoires des autorités hongroises et ouvre une enquête sur l’impôt de crise parfaitement discriminatoire à l’égard des entreprises étrangères et contre lequel, quinze grands groupes industriels français, allemands, néerlandais et autrichiens viennent de déposer plainte et elle redemande des explications au sujet de la nouvelle loi hongroise sur la presse.
Vendredi 7 janvier, justement, le collège des vingt-sept commissaires européens se rend à Budapest pour y rencontrer, c’est l’usage, les ministres du pays qui vient de prendre la présidence de l’UE.
Ici, il se dit déjà que ce ne sera pas une visite de simple courtoisie. Car d’autres sujets de frictions se profilent, notamment l’abandon des mesures d’austérité mises au point par le FMI qui l’a renflouée en 2009 ou encore le fait d’aller régulièrement puiser dans les fonds de pension privés de quoi alimenter les caisses de l’Etat hongrois.