Royaume-Uni / intempéries : polémique autour de la gestion de la crise par l'aéroport d'Heathrow

Le tiers des 1 300 vols quotidiens empruntant l’aéroport de Londres Heathrow ont encore été annulés, ce mercredi 22 décembre 2010. Le plus grand aéroport britannique n’a toujours pas repris un fonctionnement normal cinq jours après la chute de 13 centimètres de neige. Le directeur de l’aéroport, devant la fureur provoquée par cette situation, a renoncé à son bonus.

Avec notre correspondant à Londres, Adrien Moss

En six jours, British Airways a annulé 2 000 vols à Heathrow et en a détourné 40 sur d’autres aéroports. C’est seulement ce jeudi que tous les vols long courriers devraient être assurés. Il y a encore de fortes perturbations sur les vols intérieurs ou européens.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, s’est dit frustré par ce fiasco. Les révélations sur la gestion de la crise par BAA, la compagnie privée achetée par les Espagnols qui gère Heathrow, sont catastrophiques. L’aéroport a refusé, pour raison de sécurité, l’aide des compagnies pour nettoyer les parkings où les avions étaient prisonniers de la neige.

Heathrow a dépensé l’an dernier 600 000 euros en équipements contre le froid alors que Gatwick, deux fois plus petit a dépensé neuf millions d’euros. Heathrow annulait encore des vols mercredi alors que Gatwick fonctionnait à 115 % de sa capacité avec 70 vols supplémentaires.

Heathrow a fait cette année plus de 900 millions de bénéfices et prévoit de dépasser le milliard en 2011. Son directeur général, Colin Matthews, qui gagne plus d’un million d’euros par an a cependant décidé de renoncer à son bonus. « Enfin, a commenté un leader syndical, quelqu’un de la hiérarchie qui fait un geste décent ».

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