L’Europe prête à réviser le Traité de Lisbonne

A Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union, réunis en sommet, ont décidé le jeudi 16 décembre 2010 au soir de lancer une procédure de révision limitée du Traité de Lisbonne. Cette procédure va permettre de mettre en place à partir de 2013 un mécanisme permanent de gestion de crise destiné à venir en aide aux pays les plus fragiles de la zone euro. Un signal fort envoyé aux marchés.

Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Mounia Daoudi

Il faut dire que les spéculateurs n'ont pas épargné ces derniers mois la zone euro. Il y a, en effet, eu la crise grecque, les attaques contre des pays fragiles comme l'Espagne, le Portugal ou encore plus récemment la Belgique et bien sûr le sauvetage, il y a quelques semaines, de l'Irlande.

Il y a eu surtout une certaine cacophonie chez les dirigeants européens, incapables de parler d'une même voix, ce qui aurait sans doute permis d'apaiser la fébrilité des marchés.

Il devenait urgent pour les 27 d'accorder leurs violons et c'est ce qu'ils ont fait jeudi. Leur décision de modifier le Traité de Lisbonne en dit notamment long sur leur détermination à préserver la monnaie unique.

Le texte sur lequel ils se sont entendus indique ainsi qu'à l'avenir « les Etats membres de la zone euro sont autorisés à créer un mécanisme de stabilité qui sera activé si cela s'avère indispensable pour garantir la stabilité de l'euro dans son ensemble ». Il s'agit du fameux mécanisme permanent de gestion de crise.

Création d’un fonds de secours

Mais peu d’informations ont circulé à propos des détails de ce fonds de secours. Ce qui risque encore de brouiller le message aux marchés. On ne sait pas, par exemple, quels montants il pourra mobiliser.

L'actuel fonds européen de stabilité financière, lancé dans l'urgence au printemps dernier et que ce mécanisme permanent doit remplacer en 2013, est doté de 440 milliards d'euros.

Certains jugent que c'est insuffisant et appellent une augmentation de ses ressources. Mais les 27 se sont contentés de faire savoir qu'il y avait une volonté commune d'avoir autant d'argent qu'il est nécessaire.

On sait aussi que pour être déclenché ce mécanisme devra réunir l'unanimité des Etats membres de la zone euro. Et cela promet de sacrées empoignades car l'Allemagne a déjà fait savoir que ce fonds ne serait utilisé que si la zone euro est en danger. Pas question pour Berlin d'aider des Etats laxistes à boucler leur budget. Pas sûr que tout cela contribue vraiment à apaiser les marchés.

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