La victoire de Berlusconi ne met pas fin à la crise politique estime la presse italienne

Après le vote remporté à l’arraché par Silvio Berlusconi au Parlement et les violences dont Rome a été le théâtre, le 14 décembre, ce matin la presse se fait l’écho de cette actualité et tente d’expliquer la simultanéité de ces deux évènements. Mais, bon nombre de commentateurs soulignent que Le Cavaliere a obtenu la confiance des députés italiens pour trois petites voix et qu’il est donc trop tôt aujourd’hui de mettre le mot fin à la crise politique italienne. 

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

« Berlusconi gagne, guérilla urbaine à Rome ». C’est le titre très synthétique du quotidien modéré, La Stampa, qui met exergue deux évènements simultanés. Au moment où l’on a su que le chef du gouvernement remportait la confiance de la Chambre des députés, les manifestants, surtout les jeunes, qui défilaient dans la capitale, se sont déchaînés. Alors, bien sûr, ceux qui ont enlevé des pavés dans les rues, lancé des pierres contre des passants, incendié des voitures, brisé à coup de pierres ou de barres de fer des vitrines, font partie d’un groupe nourri d’extrémistes comparés aux Black block.

Mais on a vu des dizaines de milliers de jeunes, non violents, en colère contre une victoire qui serait dûe au changement de casaque rémunéré de quelques députés. Il Giornale, propriété de la famille Berlusconi, souligne la défaite de l’ex-allié, et grand rival, de Silvio Berlusconi, Gianfranco Fini, qui n’est pas parvenu à ses fins. C'est-à-dire faire chuter le président du Conseil, et qui voit déjà son mouvement Futur et Liberté pour l’Italie, en train de se décomposer.

Pour La Repubblica, orientée à gauche, qui affiche en une, la photo de la célèbre place Navone, noire de fumée, évoquant les heurts très violents -au moins 100 blessés, 40 arrestations - « même Silvio Berlusconi assure qu’il va pouvoir élargir sa majorité au Parlement, il se retrouve, de fait, sans majorité assurée».

Dans ce contexte, observe le quotidien centriste, Il Corriere della Sera,« l’allié de La Ligue du Nord, seul parti à ne pas craindre un retour aux urnes anticipé - va peser de son poids pour la suite des évènements ». En clair, mettre le mot fin à la crise politique en Italie serait bien prématuré.

L’échéance naturelle de la législature en cours est fixée au printemps 2013.

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