Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Silvio Berlusconi, 74 ans, a effectivement gagné un énième pari depuis sa descente dans l’arène politique en 1994. Mais sa victoire, qui devra être nécessairement consolidée par un élargissement de la majorité au Parlement, a été marquée par des réactions d’une violence absolument inouïe de la part de manifestants dont de nombreux étudiants à Rome.
Par milliers, les jeunes ont fait part de leur écœurement face « à la façon dont le président du Conseil a pu rester en selle : c’est en achetant quelques députés indécis ». Une enquête pour corruption a d’ailleurs été ouverte par le parquet de Rome.
Parmi les manifestants, des extrémistes ont littéralement défiguré le visage du centre de la capitale, arrachant des pavés, brûlant des voitures ainsi qu’un blindé de la police financière. Sur la place du Peuple, célèbre salon à ciel ouvert, on assistait à des lancers de pierres contre la police et des passants.
Dans les rues du centre, des vitrines de magasin, des banques ou des bars, ont été brisées à coups de barres de fer, de pierres et de pavés. Du jamais vu depuis la fin des années 70.
Pour l’heure, le bilan est de cinquante blessés parmi les manifestants et de cinq parmi les forces de l’ordre. La colère des déçus semble avoir explosé comme un volcan en éruption.