La baisse des impôts pour les petites et moyennes entreprises, d'un côté, la supression des allocations exceptionnelles pour les chômeurs en fin de droit, de l'autre. La série de mesures annoncées par le Premier ministre espagnol vise à favoriser l'investissement et l'emploi. Mais en même temps elle exprime sa détermination à assainir les finances publiques. Ainsi, le chef du gouvernement a annoncé des privatisations partielles, comme celle de la Société publique des loteries et paris, ou encore l'ouverture au capital privé de la gestion des aéroports de Madrid et de Barcelone. Ces privatisations permettront à l'Etat d'engranger des recettes supplémentaires.
Ce plan anti-crise a surpris tout le monde, y compris la Commission européenne. Bruxelles avait émis des doutes sur la capacité de l'Espagne à réduire à 6% du PIB son déficit public en 2011. L'annonce de Madrid a donc été « accueillie positivement », selon un porte-parole de la Commission.
Le mécontentement des syndicats
Les syndicats espagnols, quant à eux, ont durement critiqué ces nouvelles mesures, jugées « anti-économiques, profondement antisociales et contradictoires ». Le porte-parole du principal syndicat espagnol, Comisiones Obreras, Fernando Vizcano a ainsi réagi à l'annonce : « Nous considérons que l’ensemble des mesures annoncées ce 1er décembre constituent une nouvelle fuite en avant. Il y a même des mesures qui vont à l’encontre de l’économie. Par exemple, la réduction du taux d’imposition pour les PME va limiter les ressources dont dispose l’Etat pour gérer sa politique sociale ».
« En outre, poursuit Fernando Vizcano, nous considérons comme totalement antisocial la suppression de l’aide pour les travailleurs en fin de droits. Cela a été la seule mesure prise pendant cette législature pour aider les secteurs les plus touchés par la crise et voilà que maintenant on la supprime. C’est un désastre : quelque 200 000 personnes supplémentaires vont se trouver sans aucune protection sociale. Elles seront presque 600 000 en fin d’année et plus de 700 000 en juin 2011 », a déploré le syndicaliste.