Avec notre correspondant à Madrid, Frédéric Musseau
« C'est l’heure d'un gouvernement rénové et d'une politique renforcée. » Ces mots de José Luis Zapatero définissent bien le sens de ce changement de gouvernement surprise, opéré ce mercredi 20 octobre 2010.
Le chef de l'exécutif a orchestré un remaniement en profondeur, mais en prenant le moins de risques possibles, et en confiant les postes-clés à des poids lourds du parti socialiste. Son ministre de l'Intérieur Perez Rubalcaba, le plus apprécié grâce à sa lutte contre l'organisation terroriste ETA, ainsi que Ramón Jáuregi, un autre «tout-terrain» socialiste, s’imposent comme les nouveaux piliers.
Les ministères de la Parité et du Logement, eux, sont sacrifiés. Le nouvel exécutif est un exécutif de crise, qui va devoir prendre de nouvelles mesures drastiques pour réduire le déficit public jusqu'à 6% d'ici décembre.
Mariano Rajoy : « il fallait changer le chef d’orchestre »
Un exécutif qui va avoir la tâche difficile d'expliquer à une population désabusée pourquoi il faut poursuivre la politique d'austérité. C'est la raison pour laquelle Zapatero a choisi des noms et des visages connus.
Le chef de file de l'opposition conservatrice, Mariano Rajoy, n'a pas raté l'occasion de persifler et de réclamer des élections anticipées: « ce ne sont pas les musiciens qu'il fallait changer, a-t-il dit, mais le chef d'orchestre ».