L'Irlande annonce un plan de rigueur de 15 milliards d'euros d'ici 2014

Dublin a dévoilé mercredi 24 novembre 2010 un plan de rigueur draconien visant à diviser par dix un déficit public astronomique d'ici à 2014, préalable à un vaste plan de sauvetage international mais susceptible d'alimenter la colère d'une population déjà très éprouvée par la crise. Le plan prévoit 10 milliards d'euros d'économies budgétaires et 5 milliards de revenus supplémentaires générés par des hausses d'impôts.

« Les objectifs de ce plan sont exigeants mais réalistes », affirme le texte. Près de 40% du plan, soit 6 milliards d'euros, doivent être réalisés dès l'année prochaine, précise le document de 130 pages. « Ce plan génèrera de la confiance dans le pays et à l'extérieur », ajoute-t-il.

Parmi les économies prévues, les dépenses sociales baisseront de 2,8 milliards d'euros d'ici à 2014. Parallèlement, 24 750 emplois publics seront supprimés, pour revenir au niveau de 2005. En outre, le salaire horaire minimum sera abaissé de 8,65 à 7,65 euros.
Du côté des revenus supplémentaires, le taux de TVA doit augmenter de 21% à
22% en 2013, puis à 23% en 2014.

Le gouvernement précise avoir basé son plan sur une prévision de croissance de 2,75% en moyenne entre 2011 et 2014, après une croissance « légèrement positive » cette année. « Nous devons tous accepter de partager le fardeau afin de pouvoir collectivement partager les fruits qui découleront, sans aucun doute, de nos problèmes actuels », affirme le document du gouvernement.

Un préalable incontournable à l'octroi d'une aide de l'Union européenne

Ce plan a reçu « l'accord global » des autorités européennes, avait assuré le Premier ministre Brian Cowen avant sa présentation. L'objectif est de ramener le déficit public irlandais à 3% du PIB, comme l'exige l'UE. Ce dernier s'est envolé à 32% du PIB cette année, en raison des quelque cinquante milliards d'euros que l'Irlande a dû injecter dans ses banques afin de leur éviter la faillite.

Le plan de rigueur a été présenté comme un préalable incontournable à l'octroi d'une aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), en cours de mise au point, qui devrait tourner autour de 85 milliards d'euros. Mais, en contrepartie, l'Irlande doit prouver sa capacité à stopper le dérapage de ses finances.

L'ampleur de l'austérité est cependant redoutée par les quelque 4,3 millions d'Irlandais qui ont déjà subi trois plans de rigueur depuis le début de la sévère récession qui a frappé l'ancien « tigre celtique » en 2008. La crise financière se double d'une crise politique : Brian Cowen, confronté au risque d'implosion de la coalition qu'il dirige, a été contraint lundi d'annoncer des élections anticipées pour l'année prochaine.

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