L'Europe cherche à éviter à tout prix que la crise irlandaise ne s'étende

L'Irlande va donc recevoir un très très gros chèque entre 80 et 90 milliards d'euros pour sauver son système bancaire et lutter contre l'envol de son déficit. Une aide internationale venue de l'Union européenne, du Fonds monétaire international mais aussi du Royaume-Uni à hauteur de 8 milliards d'euros et de la Suède. Réagissant à la rigueur annoncée, les écologistes irlandais demandent des élections législatives pour janvier 2011. Deux autres partis de l'opposition, le Labour et le Finn Gael, exigent la dissolution du Parlement et la tenue d'élections immédiates.

Pourtant au moment du sauvetage de la Grèce, en mai dernier, les pays de la zone euro promettaient que le pire était passé. Aujourd'hui, le renflouement de I'Irlande pourrait être le début d'une longue série. Pour l'économiste suisse, Charles Wyplosz, le risque de contamination est réel : « Je ne sais pas qui pensait que la crise s’arrêterait à la Grèce. Le risque de contagion est toujours là et je crois qu’on va avoir comme un jeu de dominos. Ils vont tomber les uns après les autres.

Maintenant on a le Portugal qui est en route, l’Espagne risque de trembler, l’Italie n’est pas très loin, la Belgique commence à vibrer, et on commence même à parler un peu de la France. C’est un scénario qui devient de moins en moins improbable ».

L'Allemagne et la France ont tenu à ces opérations de sauvetage, pour Charles Wyplosz il aurait mieux valu s'abstenir : « Pour les marchés financiers c’est merveilleux. Il y a beaucoup d’argent à récupérer, je ne vois pas pourquoi ils s’arrêteraient. Je crois que c’était une erreur historique. Je crois qu’il fallait laisser ces pays aller voir le Fonds monétaire et négocier un rééchelonnement de leur dette publique et mettre à l’abri les autres pays de la zone euro qui se sont retrouvés maintenant dans un cercle parfaitement vicieux ».

En agissant vite avec l'Irlande l'Europe espère éviter la contagion mais déjà tous les regards se tournent vers le Portugal.

 

Partager :