Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Votre honneur, je veux bien comprendre que votre situation est délicate, peut-être même avez-vous peur, et je vous souhaite d’avoir du courage ». C’est en s’adressant au juge que Mikhaïl Khodorkovski a conclu son ultime déclaration.
Les sept années déjà passées derrière les barreaux n’ont rien enlevé à sa combativité. « Je ne veux pas mourir en prison mais mes convictions valent que je risque ma vie », a-t-il dit.
L’ancien patron du groupe pétrolier Ioukos dénonce « un pays malade » où « les bureaucrates et les services spéciaux contrôlent tout et gardent en prison des centaines de milliers d’entrepreneurs ».
« Je ne suis pas un homme idéal, mais je suis un homme d’idées », a-t-il déclaré en se tournant vers le procureur… « Et vous, en quoi croyez-vous ? Que le chef a toujours raison ? Ici et maintenant, c’est le destin de chaque Russe qui se joue », a lancé Mikhaïl Khodorkovski a l’adresse de celui qui a requis 14 années de prison à son encontre.
C’est sous les applaudissements d’un public scandant « Liberté, liberté » que l'ancien homme le plus riche de Russie a quitté la salle du tribunal. Il ne sera pas fixé sur son sort avant le 15 décembre, date à laquelle débutera l’énoncé du verdict.