Mikhaïl Khodorkovski se livre à une violente critique du régime russe

A Moscou, le deuxième procès de Mikhaïl Khodorkovski et de son ancien associé Platon Lebedev a pris fin ce mardi 2 novembre 2010. Le verdict et la sentence ne seront pas connus avant la fin de l'année. Les deux hommes, qui purgent déjà une peine de huit années de prison pour fraude fiscale, étaient jugés pour vol de pétrole. Ce mardi, ils avaient la possibilité de s'exprimer une dernière fois devant le tribunal, mais seul Mikhaïl Khodorkovski a pris la parole pour se livrer à une violente critique du régime russe.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

« Votre honneur, je veux bien comprendre que votre situation est délicate, peut-être même avez-vous peur, et je vous souhaite d’avoir du courage ». C’est en s’adressant au juge que Mikhaïl Khodorkovski a conclu son ultime déclaration.

Les sept années déjà passées derrière les barreaux n’ont rien enlevé à sa combativité. « Je ne veux pas mourir en prison mais mes convictions valent que je risque ma vie », a-t-il dit.

L’ancien patron du groupe pétrolier Ioukos dénonce « un pays malade » où « les bureaucrates et les services spéciaux contrôlent tout et gardent en prison des centaines de milliers d’entrepreneurs ».

« Je ne suis pas un homme idéal, mais je suis un homme d’idées », a-t-il déclaré en se tournant vers le procureur… « Et vous, en quoi croyez-vous ? Que le chef a toujours raison ? Ici et maintenant, c’est le destin de chaque Russe qui se joue », a lancé Mikhaïl Khodorkovski a l’adresse de celui qui a requis 14 années de prison à son encontre.

C’est sous les applaudissements d’un public scandant « Liberté, liberté » que l'ancien homme le plus riche de Russie a quitté la salle du tribunal. Il ne sera pas fixé sur son sort avant le 15 décembre, date à laquelle débutera l’énoncé du verdict.

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