Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Un groupe criminel organisé » : c’est en ces termes que Platon Lebedev qualifie les enquêteurs et les procureurs de ce second procès. Durant une heure et demie, l’ancien homme d’affaires a défié ses juges, allant même jusqu’à suggérer qu’ils ne comprenaient rien à l’économie. « Je vais vous donner un tuyau, a-t-il dit. Lorsque vous avez à traiter une affaire économique, prenez conseils auprès d’économistes, sans ça, excusez-moi, vous avez l’air idiot ».
S’adressant au juge, Platon Lebedev lui a demandé une nouvelle fois de rejeter les accusations portées contre lui et Mikhaïl Khodorkovski. « C'est une honte ce qui se passe ici, c'est un crime, et on vous demande à vous, votre honneur, de légaliser ce crime » du parquet. L’un de ses avocats a ensuite pris le relais : « Cela fait sept ans que l'on essaye de briser ces deux hommes et qu'on n'y arrive pas ».
La semaine dernière, le procureur a requis 14 ans de prison à l’encontre de l’ancien patron du groupe pétrolier Ioukos et de son ex-associé, accusés d’avoir volé plus de 200 tonnes de pétrole entre 1998 et 2004. Des accusations que les deux hommes n’ont jamais cessé de rejeter. Ils auront la possibilité de s’exprimer une dernière fois en début de semaine prochaine, avant que le jury ne se retire pour délibérer.