Avec notre envoyée spéciale à Kolontar, Heike Schmidt
Les villageois organisent leur riposte. Cinq jours après l’accident, ils ont décidé de prendre un avocat pour lancer une procédure commune contre les coupables. Lorsqu’il arrive, une centaine de personnes l’attendent déjà dans la cour du seul bar de Kolontar.
Patiemment, l’avocat des villageois répond à toutes les questions : « J’ai peur que jusqu’à ce que la procédure soit lancée, l’usine d’aluminium fasse faillite et que le propriétaire se sauve avec tout l’argent de la société. Dans ce cas, demande un villageois, qui va nous dédommager ?
« Si on trouve le coupable, la procédure criminelle au tribunal nous permettra de bloquer les avoirs de la société et aussi les avoirs personnels des propriétaires », affirme l'avocat en ajoutant : « D’ailleurs, c’est pour cela que je vous demande d’agir rapidement. Il faut agir tout de suite. Chacun doit enregistrer au plus vite les dégâts subis. Lundi prochain, nous allons présenter le dossier au tribunal ».
Edith écoute l’avocat attentivement, mais ne se fait guère d’illusions : «J’espère qu’on pourra laisser notre maison et quitter le village. Rester ici serait notre condamnation à mort avec ce qu’on respire. L’avocat m’a donné un tout petit espoir, mais je ne suis pas très confiante quand même. Que les propriétaires viennent s’installer avec leur famille ici. Je leur donne ma maison ! ».