Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
La capitale hongroise est tombée comme un fruit mûr. Cela faisait 20 ans que les socialistes et les libéraux géraient la ville. Mais, usés par le pouvoir et par des scandales de corruption, ils ont été remerciés par les électeurs. A Budapest, seuls trois arrondissements restent à gauche. Et en province, le Parti socialiste hongrois évite la bérézina de justesse, en gardant deux grandes villes. Quant au parti d’extrême droite Jobbik, il stabilise sa position dans tout le pays.
Cette victoire éclatante de la droite hongroise s’explique d’abord par un faible taux de participation, 46 %. Beaucoup d’électeurs de gauche ne se sont pas dérangés. Ensuite, depuis son arrivée au pouvoir, la droite majoritaire au Parlement a voté des mesures très impopulaires, comme la taxe bancaire. Elle a aussi retoqué la loi électorale, rendant plus difficile la participation des petits partis aux municipales.
Enfin, dans toutes les villes où les socialistes pouvaient rivaliser avec la droite, le procureur de la République a opportunément ouvert des enquêtes sur les politiciens de gauche. Une gauche qui, de toute façon, est fragmentée et en plein désarroi. Elle ne s’est pas remise de sa déroute aux législatives.