Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
On est sur Gran Via, la grande artère commerçante de Madrid, et on peut voir défiler une des multiples marches, car chaque collectif, chaque secteur a convoqué une manifestation.
C’est le cas de Beatriz et de son groupe. Un groupe de gens précaires qui ne sont pas représentés par les syndicats et qui pourtant voulaient manifester leur colère contre « un gouvernement libéral qui fragilise un peu plus le marché du travail ».
« Nous, on a convoqué une marche pour les gens précaires, les sans-papiers, les gens non défendus par les syndicats et par les partis. On voulait sortir de l'oubli dans lequel tout le monde nous a relégués », explique Beatriz.
Tout à côté, vers la Puerta del Sol, d’autres centaines de manifestants. Cette fois-ci des fonctionnaires syndiqués. Leur leader assure que cette grève est une réussite au niveau national. Pas assez en tout cas pour faire fléchir le gouvernement Zapatero qui campe sur ses positions et qui ne modifiera pas la réforme du marché du travail. Une réforme qui abaisse les indemnités de licenciement et qui, d’après les syndicats, « commet un attentat contre les travailleurs espagnols ».
Cette grève générale ne modifie donc pas la politique économique du gouvernement Zapatero, mais elle l’oblige à se montrer plus ouvert au dialogue, notamment pour aborder un autre sujet brûlant d’ici peu : la réforme des retraites.