Avec notre correspondante à Prague, Christine Dupré
Les dix millions de Tchèques n’ont pas l’habitude de manifester en masse. Et avec au moins 40 000 participants dans les cortèges à Prague, les syndicats de fonctionnaires ont réussi leur journée de mobilisation.
Sous un ciel bleu où vrombissaient les hélicoptères, pompiers, policiers, enseignants, personnel de santé et même employés du ministère de la Défense, ont dit « non » aux baisses de salaire de 10 à 40%, projetées par le gouvernement de centre-droit pour le budget 2011.
Quelques policiers ont réussi à forcer un instant les grilles du ministère de l’Intérieur. Mais ailleurs, au cœur de la vieille ville de Prague, sur les ponts enjambant la Vltava, c’est aux sons des vuvuzelas et dans la bonne humeur que les fonctionnaires ont fait connaître leur message : « Peut-on nous prendre encore quelque chose alors que, depuis vingt ans, nos salaires sont si bas que nous perdons le respect de nos élèves », a déclaré une enseignante.
« Moins de moyens, moins de protection », pouvait-on lire sur la banderole des syndicats de policiers tandis que médecins et infirmières continuaient de menacer de partir à l’étranger. Les fonctionnaires tchèques se disent conscients des économies à réaliser pour réduire les déficits publics, mais plutôt que les services sur le terrain, ils aimeraient bien voir maigrir la bureaucratie des ministères.