Au troisième jour de sa visite au Royaume-Uni, le pape Benoît XVI a de nouveau présenté, ce samedi 18 septembre 2010 à Londres, des excuses aux victimes de prêtres pédophiles qui ont infligé « honte et humiliation » à toute l'Eglise catholique.
Dans la matinée, le souverain pontife a célébré une messe devant 2 000 fidèles réunis dans la cathédrale de Westminster. « De nouveau, je pense à l'immense souffrance provoquée par les abus commis sur les enfants, spécialement au sein de l'Eglise et par ses ministres », at-il dit dans son sermon. « J'exprime avant tout ma profonde affliction aux victimes innocentes de ces crimes innommables », a-t-il ajouté.
Benoît XVI a déjà par le passé demandé pardon aux victimes de prêtres pédophiles et a reconnu que l'Eglise n'avait pas été suffisamment vigilante face aux scandales qui ont touché plusieurs pays d'Europe et les Etats-Unis. « Je reconnais aussi, avec vous, la honte et l'humiliation dont nous avons tous souffert à cause de ces péchés », a-t-il souligné dans son homélie de ce samedi matin.
Ces propos n'ont pas satisfait les groupes des victimes de religieux pédophiles. Plus tard dans l'après-midi, 10 000 manifestants ont défilé pour dénoncer l'attitude jugée « laxiste » de la hiérarchie catholique envers les prêtres pédophiles, et pour condamner les positions de l'Eglise sur les homosexuels et réclamer l'ordination des femmes.
Les protestataires, partis de Hyde Park Corner, ont convergé vers le10 Downing Street, résidence officielle du Premier ministre. Ils brandissaient des pancartes où l'on pouvait notamment lire : « L'homophobie de Benoît (XVI) coûte des vies humaines ». C'était la manifestation la plus importante contre le pape depuis le début de sa visite au Royaume-Uni, entamée jeudi 16 septembre.
Pour la dernière journée de sa visite au Royaume-Uni, il sera demain (dimanche 19 septembre) à Birmingham, où il béatifiera le cardinal John Henry Newman (1801-1890), converti au catholicisme en 1845 et l'une des grandes figures du mouvement d'Oxford, qui prônait le rapprochement entre anglicans et catholiques.
Avec AFP