Avec notre bureau de Bruxelles,
S’il existe une volonté d’apaisement dans les déclarations de la commissaire européenne, mercredi soir, elle n’est qu’à la marge. Viviane Reding, sous la pression conjointe de son président, José Manuel Barroso et de plusieurs de ses collègues commissaires, aura fini par exprimer ses «regrets». En langage diplomatique, c'est nettement un cran en dessous des excuses, même si les Français, François Fillon en tête, font mine d’avoir compris cela de cette façon-ci. Au soir du 15 septembre, on sentait Viviane Reding encore particulièrement combative et pressée d’en découdre.
Le sommet européen, théâtre de tensions directes entre la France et les autres pays de l’Union ?
Il est assez fréquent que le thème d’une réunion au sommet soit totalement escamoté au bénéfice d’une question d’actualité qui ne figure pas à l’ordre du jour. Ce sera évidemment le cas ce jeudi 16 septembre, puisque les relations extérieures de l’Union européenne, exercice imposé par Herman Van Rompuy -qui prépare et préside le Conseil européen -, seront éclipsées par l’imbroglio des Roms, et par la polémique acerbe entre Paris et la Commission européenne à leur sujet.
Mais clairement aucun des 26 autres chefs d’Etat ou de gouvernement ne jettera la pierre à Nicolas Sarkozy puisque nombre de pays, à commencer par l’Italie, pratiquent depuis longtemps des politiques d’expulsion qui, de fait, visent sans les nommer les Roms. Et personne autour de la table ne se permettra de donner des leçons de morale politique au président français.
Sauf surprise, Madame Reding ne devrait pas participer au sommet. Ce qui laissera à Manuel Barroso le soin de faire un rappel prudent des principes et modalités qui régissent depuis 2004 le droit de libre-circulation des ressortissants européens. Tout au plus, ce rappel figurera-t-il dans le communiqué final.
Ce jeudi soir, il ne devrait pas y avoir de condamnation supplémentaire de la France, sauf si Nicolas Sarkozy devait choisir le terrain de l’affrontement public.