Roms : apaisement relatif sur le front des communiqués entre Paris et Bruxelles

«La présidence de la République prend acte des excuses de Mme Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, commissaire à la Justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, pour ses propos outranciers à l'endroit de la France», écrit l'Elysée dans un communiqué laconique ce mercredi 15 septembre 2010. Mercredi soir, dans une déclaration à l'AFP, la commissaire européenne a tempéré ses propos mais elle est restée ferme sur le fond. Viviane Reding avait provoqué un tollé à Paris en établissant un parallèle entre les renvois de Roms en France et les déportations pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pour reprendre les termes exacts de la commissaire européenne, ce sont des «regrets» qu'exprime Viviane Reding et sur un point bien précis : la comparaison entre la Deuxième Guerre mondiale et les actions du gouvernement français d'aujourd'hui : «Je regrette les interprétations qui détournent l'attention du problème qu'il faut maintenant résoudre. Je n'ai en aucun cas voulu établir un parallèle entre la Deuxième Guerre mondiale et les actions du gouvernement français d'aujourd'hui» a-t-elle déclaré. Elle affirme désormais ne jamais avoir voulu établir un tel parallèle. Autrement dit, ses mots auraient dépassé sa pensée.

Et elle le regrette d'autant plus que la polémique née de ces propos finit par détourner l'attention des vrais problèmes. A ce sujet, madame Reding rappelle qu'il s'agit pour la Commission européenne de se concentrer sur «l'application du droit de l'Union et sur le principe de la non-discrimination». La «mise au point» dont Paris se félicite vise à calmer le jeu mais la France reste dans le collimateur de la Commission.

La condamnation de la politique d'expulsion des Roms, comme une politique discriminatoire basée sur l'origine ethnique reste de mise. Le président de l'exécutif communautaire, José Manuel Barroso, l'a rappelé ce mercredi en renouvelant son soutien personnel à Viviane Reding. On saura d'ici à deux semaines, si la Commission estime nécessaire d'ouvrir contre la France une procédure d'infraction contre la France.

Partager :