Avec notre correspondante à Mascou, Madeleine Leroyer
A chaque «jour de colère», c’est le même rituel : devant la mairie des centaines d’hommes des unités spéciales du ministère de l’Intérieur, en tenue de camouflage, gilets parre-balles, casques et matraques, attendent une poignée de manifestants. Ce dimanche 12 septembre à Moscou, ils étaient 60 tout au plus, militants d’extrême gauche ou simples retraités, comme Irina Alexandrovna :
« La police s’en prend à des citoyens pacifiques et sans armes venus défendre leurs droits. Le pouvoir a peur des grands-mères ! »
Ceux qui osent crier un un slogan contre le maire de Moscou, Youri Loujkov ou le Premier ministre Vladimir Poutine, se font arrêter sans ménagement.
Comme lors du dernier rassemblement il y a un mois, Serguey Oudalstov, leader du front de gauche et principal organisateur de la manifestation, se fait interpeller dès sa sortie du métro.
«Liberté!», crie-t-il derrière la vitre du fourgon de police.
Seuls ceux qui acceptent de reculer derrière le triple cordon de policiers s’en sortent indemnes, c’est le cas de Daniel Poltaracki, militant de la Quatrième internationale :
« Nous assistons à l’explosion de la corruption autour du maire de Moscou. L’impunité règne tandis que nous sommes privés de nos droits démocratiques. On en revient au tsarisme ! »
Au total, une vingtaine de manifestants a été arrêtée et le reste dispersé en moins de 40 minutes loin de l’avenue centrale et des regards interloqués des passants.