Avec notre correspondante à Rome, Anne Lenir
Roberto Maroni, un des poids lourds de la Ligue du Nord, applaudit Nicolas Sarkozy et l’incite à faire plus. Il faut obtenir la possibilité d’expulser des citoyens européens, comme pour les clandestins, affirme le ministre de l’Intérieur, dans un entretien publié par le Corriere della Sera. Naturellement, ce serait pour ceux qui violent nos directives, dit-il. Celles-ci fixent « un revenu minimum », l’obligation d’un « logement décent » et celle de ne pas « être un fardeau pour le système social du pays d'accueil ». Autant de critères non respectés par de nombreux Roms, affirme-t-il.
L'opposition proteste
Indignée, la conférence épiscopale italienne estime qu’il faut éviter le risque d’une expulsion des Roms, sans discrimination. Du coté de l’opposition, le député Sandro Gozi fustige « la gravité des déclaration du ministre de l’Intérieur qui remet en question l’un des principes essentiels de l’Europe, la libre circulation des personnes. » Au sein de la communauté Rom, la voix d’Alexander Santino Spinelli, musicien et assistant à l’université de Trieste, s’élève haut et fort : « Il manque encore les fours crématoires, mais nous en sommes déjà au génocide culturel » .