Entre la France et la Russie rien n'est encore joué pour le Mistral

La France reste confiante sur l'issue des discussions avec Moscou sur la vente de porte-hélicoptères Mistral. Le président Sarkozy avait d'ailleurs affirmé en juillet 2010 que cette vente était acquise, ce qui ne semble plus être le cas. La Russie vient en effet d'annoncer officiellement un appel d'offres international pour la construction de deux navires de guerre. Pourtant Paris et Moscou étaient jusqu'ici en négociations exclusives.

Depuis le début des tractations, la France affiche une certaine sérénité. Ce vendredi 20 août 2010 encore, l'Elysée affirme qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter mais Nicolas Sarkozy s'est personnellement impliqué dans ce dossier et le mois dernier, il avait tenu à rassurer les ouvriers des chantiers de Saint-Nazaire qui fabriquent ces bâtiments de projection : « Avec nos amis russes vous allez fabriquer les deux BPC (bâtiment de projection et de commandement). La décision de le faire, elle est certaine. Cela fait du travail pour les chantiers » avait assuré Nicolas Sarkozy.

Alors, la France est-elle trop confiante en matière d'exportation de haute technologie d'armement ? Déjà en 2007, DCNS et le chantier de Saint-Nazaire s'étaient fait souffler le marché australien là encore pour des navires de projection et de commandement.

Sur ce segment, les Russes peuvent toujours se tourner vers les Sud-Coréens et les chantiers Daewoo qui construisent les navires de la classe Dokdo, l'équivalent des BPC français. Mais le problème c'est que ces navires intègrent des armements et de l'électronique américaine. Pas sûr que les Etats-Unis acceptent de vendre ces systèmes à la Russie.

Plus vraisemblablement les Russes cherchent à faire monter les enchères pour obtenir exactement ce qu'ils souhaitent, en matière de transfert de technologie, particulièrement sur le système de combats du bateau français, le centre nerveux du navire. Sans équivalent dans la marine russe, du matériel « sensible », que les alliés de la France au sein de l'Otan ne souhaitent pas forcément voir utiliser par la Russie.

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