De retour en Roumanie, des Roms expulsés espèrent revenir en France

Ils ont fait partie des premiers Roms que la France a décidé d’expulser par avion. Jeudi 19 août 2010, 86 Roms sont arrivés à Bucarest, en provenance de Paris et de Lyon. Presque tous sont originaires de la même région, en Roumanie, la ville de Petrosani. Les autorités roumaines les incitent à y retourner et s’y installer avec l’aide au retour donné par la France. Mais certains d’entre eux pensent déjà à repartir pour l’Hexagone.

Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu

Ils sont une soixantaine, cette après-midi torride du mois d’août, à descendre de l’avion qui les ramène en Roumanie. Le visage méfiant, les Roms ne sont pas bavards, comme Gabriel, 35 ans, qui vivait depuis plus d’un an à Grenoble.

Même s’il appréciait la vie en France, ce jeune homme au sourire édenté a accepté le rapatriement volontaire, car depuis deux mois la vie dans l’Hexagone était devenue difficile pour lui, sa femme et ses deux filles : « C’est beaucoup de pression de la préfecture, de la police, de tout le monde. La France, c’est difficile, ici c’est difficile ».

« Si je n'ai pas de solution, je rentrerai en France  »

Arrivé à Bucarest, Gabriel n’est pas au bout de son chemin. Il prend le train pour se rendre à Petrosani, sa ville natale, située à 300 km de la capitale. Ancienne région minière, jadis fleuron de l’industrie roumaine, Petrosani est aujourd’hui une ville sinistrée où l’on ne trouve pas d’emploi. Va-t-il réessayer de se rendre en France ? « Je ne sais pas. Je vais regarder les possibilités ici. Et si je n’en ai pas, je retournerait en France ».

La Roumanie compte environ un million et demi de Roms. Selon les estimations officielles, trois quarts d’entre eux vivent au-dessous du seuil de pauvreté.

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