Pour Moscou, il s’agit sans doute d’un pas de plus pour montrer que la Russie domine la région, et que la Géorgie doit définitivement abandonner toute velléité de reconquérir les deux provinces entrées en sécession.
L’annonce du déploiement des missiles S-300 coïncide avec une grande opération de propagande, déclenchée en Russie à l’occasion du deuxième anniversaire d’une brève guerre russo-géorgienne. Les médias russes rappellent tout ce qui peut être présenté comme de la cruauté des troupes géorgiennes d’un côté, et comme héroïque de la part des soldats russes défendant le peuple ossète opprimé, de l’autre. A usage interne, l’installation de missiles de défense antiaérienne trouve donc une parfaite justification.
A usage externe, c’est moins convaincant. La première intéressée, la Géorgie, estime que la décision russe « change l’équilibre des forces dans la région » et doit préoccuper également d’autres acteurs régionaux, dont l’OTAN. L’Alliance atlantique n’a pas régi pour l’instant. En général, elle semble plus préoccupée par un accord passé entre la Russie et l’Abkhazie sur l’installation d’une base militaire russe sur le sol abkhaze.