Un nuage toxique enveloppe le Kremlin et les Moscovites se demandent si derrière l’épais rideau de fumée, au cœur du pouvoir russe, quelqu'un contrôle encore la situation.
Le patron du Kremlin, en tout cas, est absent. Au lieu d'être sur le front des feux, il est sur le front d'une guerre qui a secoué la région, il y a deux ans. Dans la station balnéaire abkhaze de Soukhoumi, au bord de la mer Noire, le président russe a bavardé avec des compatriotes russes, en sirotant un café.
C'est ici et dans l'autre petite République séparatiste géorgienne, l'Ossétie du Sud, que Moscou avait réussi, il y a deux ans jour pour jour, à imposer sa puissance face à son ancien pré-carré, la Géorgie. Aujourd'hui, Dmitri Medvedev semble vouloir rappeler cette reconquête de la fierté nationale russe au moment même, où chez lui en Russie, rien ne va plus.
La Géorgie n'a pas raté l'occasion de critiquer cette manœuvre de diversion. « Je pense qu'il serait mieux pour le président russe de se concentrer sur les problèmes intérieurs », a ironisé le vice-Premier ministre géorgien Temour Iakobachvili.