Avec notre correspondante à Moscou, Madeleine Leroyer
Une fumée opaque, dense, qui prend à la gorge, qui s’infiltre partout... Ce mercredi 4 août 2010, la visibilité est réduite à deux ou trois cents mètres dans Moscou même. Il fait sombre, les voitures roulent avec leurs phares. L'atmosphère est rendue encore plus étrange par des pannes d’électricité : deux pannes en moins de deux heures hier soir, mardi, dans un quartier de la capitale.
Jamais l’air n’avait été aussi irrespirable à Moscou depuis l’apparition du nuage de fumée il y a dix jours et ce n’est qu’un exemple de ce qui se passe un peu partout dans le pays. Les flammes ont gagné du terrain en 24 heures. Trois cents nouveaux foyers, près de 170 mille hectares sont en feu actuellement.
Du côté du gouvernement, on est bien embarrassé et le ministre des Situations d’urgence, Sergueï Choïgou, l'a reconnu hier : « A certains endroits, la situation est incontrôlable » a-t-il affirmé.
On a beaucoup vu le Premier ministre Vladimir Poutine aux côtés des sinistrés, mais on peut dire que maintenant Dmitri Medvedev entre véritablement en scène. Il interrompt ses vacances au bord de la mer Noire pour rentrer à Moscou ce mercredi afin de participer à des réunions d’urgence. Hier, il a accepté le principe d’une aide internationale, une aide a minima pour le moment : l’Ukraine et le Kazakhstan envoient deux hélicoptères et deux canadairs.