Les victimes russes des incendies de forêts crient leur sentiment d'abandon

Les incendies continuent de dévorer des milliers d’hectares de forêt dans l’Ouest de la Russie. Le 2 août 2010, sept régions ont été placées en état d’urgence. L'accès à certaines zones va être restreint alors qu'on dénombre 40 morts. Mais les victimes de ces feux de forêt se sentent livrées à elles-mêmes. C’est le cas des habitants du village de Moskovskaya situé au sud de Voronezh.

Avec notre envoyée spéciale à Voronezh, Madeleine Leroyer

Neuf incendies majeurs sont toujours actifs dans la région. Ils brûlent sans discontinuer depuis six jours maintenant. Des feux presque invincibles étant donné les conditions météorologiques, reconnaissent les pompiers. Quarante-deux degrés enregistrés le 2 août, au moins autant ce 3 août.

Les vents sont toujours soutenus, d’où l’impossibilité de s’approcher de ces incendies très violents. Mais les dégâts sont pourtant bien visibles. C’est le cas du village de Moskovskaya au sud de Voronezh composé de 350 habitations, situé juste à la lisière de la forêt de pin. Un tiers des maisons ne sont plus que cendres et tôles enchevêtrées. La forêt offre un spectacle de troncs noircis prêts à s’écrouler. En à peine un quart d’heure, les maisons ont brûlé. Et les habitants ont lutté seuls contre les flammes.

Des habitants en état de choc

Dans ce village de Moskovskaya, la colère est palpable. Les habitants accusent le ministère des Situations d’urgence qui est le ministère de tutelle des pompiers. « On n’a pas vu un camion de pompiers… à quoi servent nos casernes ? Vous feriez mieux d’avouer qu’on n’a pas de pompiers en Russie », hurlait une habitante.

Les pompiers reconnaissent n’avoir jamais connu une telle catastrophe, mais expliquent que la priorité, ce sont les lits, l’évacuation des hôpitaux, les colonies de vacances et pas les dégâts matériels. Ils soulignent également que 80 à 90% de ces incendies sont dûs à l’homme. Un mégot, un feu de camp mal éteint, le scénario est connu.

Les pompiers continuent ici à recenser chaque jour des dizaines de situations à risque au mépris du bon sens. Ainsi, certains habitants continuent à faire brûler leurs ordures au fond du jardin... 

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