Armés de leurs seuls prières et de chants religieux, ils ont dû reculer face aux gaz lacrymogènes de la police. Reculer mais pas céder: ils ont même gagné, la croix va rester là.
Ce sont les scouts qui l'avaient installée, spontanément, peu après le drame de Smolensk. Une croix de plusieurs mètres de haut, devenue depuis l'annonce de son déplacement par le nouveau président, un lieu de ralliement pour les partisans de l'ancien chef de l’Etat.
Jour et nuit, ils venaient prier, déposer des fleurs, allumer des bougies, et c'est par centaines qu'ils ont fait rempart de leurs corps pour que ce monument provisoire n'aille, à titre définitif, rejoindre l'église Sainte-Anne toute proche.
La présidence s'en remet à l'Eglise
Le transfert officiel, avec prêtres et jeunes scouts a dû être annulé pour des raisons de sécurité. La foule ne s'en laissait pas compter. On a vu une femme âgée vouloir s'y attacher, d'autres proclamer que la croix était devenue le symbole de la nation.
Difficile de faire la part entre la douleur sincère, la défense d'un symbole en terre catholique, et la récupération politique. La présidence prudente, décide de surseoir et s'en remet à l'Eglise, espérant que la hiérarchie catholique prenne l'initiative du transfert tel qu'il était prévu, et apaise la foule.