La Grèce enfin de retour sur le marché des capitaux

Athènes a levé ce mardi 13 juillet 2010 un milliard 625 millions d'euros en bons du Trésor à six mois. Son retour sur le marché après bientôt six mois d’absence est plutôt bien perçu. Le risque d’une crise de la dette s’éloigne et la confiance en la Banque centrale européenne semble retrouvée.

La Grèce avait prévu initialement de placer des bons du Trésor sur un an. L’opération a finalement été jugée trop périlleuse. Les autorités financières grecques ont préféré prendre la température pour éviter un nouveau choc. L’opération est une réussite puisqu’il y a eu presque trois fois plus de demande que d’offre mais la facture est élevée. L’argent a été emprunté au taux de 4,65 contre un taux à 1,38 en janvier, c’est-à-dire la dernière fois que le maillon faible de l’Union a pu se refinancer sur les marchés de capitaux sans provoquer l’affolement de toute la communauté financière.

Entre-temps, l’action de la Banque centrale européenne a produit son effet dans les têtes des opérateurs : depuis que la BCE s’est engagée à acheter de la dette grecque, les marchés respirent, ils ne redoutent plus la banqueroute d’un Etat. Les mesures de sauvetage souvent critiquées en raison de la lenteur de leur mise en place et des atermoiements de l’Allemagne sont maintenant jugées crédibles par les opérateurs.

Portugal : les agences ne font plus peur

Deuxième signe de confiance retrouvé pour la zone euro : le peu de cas que les marchés ont fait de la dégradation de la note souveraine du Portugal annoncée ce mardi 13 juillet 2010 par l’agence Moody’s. Elle a été abaissée de deux points (passant de AA2 à A1) mais cette rectification à la baisse a été sans effet car elle ne faisait qu’entériner les notes attribuées par les agences concurrentes et d’autre part confirmer l’analyse des économistes sur l’état de santé des finances portugaises.

Seul bémol à ce tableau rassurant : la baisse de la confiance des milieux financiers sur les perspectives de l'économie de l’Allemagne, le pays le plus robuste de la zone euro. L'indice ZEW qui mesure ce degré de confiance a atteint en juillet son plus bas niveau depuis avril 2009 et la baisse est plus forte que les prévisions des analystes. Cette baisse traduit la crainte d’un ralentissement de la croissance. Toutefois d’autres indicateurs tempère ce coup de blues : d’une part le niveau d’autofinancement des entreprises qui est satisfaisant et la productivité qui s’est redressée.

Les Asiatiques de retour sur les marchés européens

D’après le Financial Times, il y a des signes de confiance retrouvée qui ne trompent pas, comme par exemple le retour des investisseurs asiatiques sur le marché européen de la dette publique. La semaine dernière, ils se sont rués sur les titres espagnols. Madrid a émis des bons du Trésor sur dix ans pour un montant de 6 milliards d’euros. La Chine souhaitait en acheter pour un milliard, elle en a finalement obtenu 400 millions.

Dernière zone d’ombre : l’état de santé des banques européennes. La publication, le 23 juillet prochain, des tests de résistance auxquels ont été soumis 91 établissements devrait éclaircir la situation.

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