Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
« Bas les pattes du système des retraites », « On ne veut pas du FMI ». Voilà ce que l'on pouvait entendre, entre autres, dans le cortège. Car cette réforme des retraites fait partie des mesures qui avaient été exigées en mai en échange des prêts accordés pour éviter la faillite du pays par le FMI et l'Union européenne.
Christos, ouvrier sur un chantier naval, faisait partie des manifestants. « En moyenne, la somme que les retraités vont perdre chaque année avec cette réforme est de 8 à 10 000 euros par personne. C'est une très grosse somme, pour laquelle on a pourtant payé, et on continue de payer. Et maintenant, ils nous volent cet argent, c'est ça qui est tragique ! », explique Christos.
D'après le projet de loi, le montant des pensions va baisser de 7% en moyenne et l'âge de départ à la retraite va passer à 65 ans, hommes et femmes compris. Pour ces dernières, cela signifie que la durée de cotisation va augmenter de 15 ans au total.
Stella ne l'accepte pas : « Moi cela fait 20 ans que je travaille comme avocate, il va falloir que je cotise pendant 48 ans au total, et que je travaille jusqu'à l'âge de 68 ans ! Ce n’est pas facile de travailler jusqu'à l'âge de 68 ans. Et bien entendu, le problème ce n'est pas seulement le système des retraites. La réforme c’est aussi beaucoup d'autres choses, des mesures qui introduisent de grands changements pour les travailleurs. »
Et si tous les Grecs ne sont pas prêts à descendre dans la rue pour protester, d'après un sondage paru dimanche dans le quotidien To Vima, la moitié d'entre eux restent opposés à cette réforme des retraites.