En Grèce, le tourisme occupe un quart de la population active et représente 17% du Produit intérieur brut. Mais ce secteur d’importance capitale traverse une situation critique, victime d’annulations en série. Contrairement à l’Islande où la crise économique et la récession ont dopé le tourisme en raison de la chute de la monnaie locale, la Grèce fait en ce moment fuir les touristes. Les défections sont nombreuses dans les grands centres touristiques en Grèce continentale comme Athènes.
C’est d’ailleurs l'Association des hôteliers d'Athènes (AHA) qui donne l’alarme. Selon ses chiffres, près de 20 000 nuits d'hôtel ont été annulées début mai dans 68 établissements sur les 450 que compte l’agglomération d'Athènes. Ces annulations correspondent à la montée des violences qui ont accompagné les manifestations en Grèce contre le plan d’austérité. Le musée de l'Acropole, inauguré en grande pompe l’année dernière pour attirer les touristes, constate les dégâts : la baisse de fréquentation a déjà atteint les 8% selon son directeur.
Un comité de crise pour arrêter l’hémorragie
Face à cette nouvelle donne, le gouvernement grec n’a pas voulu perdre de temps. Il vient d’annoncer la création d’un comité de crise piloté par l'Organisme grec du tourisme (EOT). Les autorités ont confirmé en effet que les annulations touchent toute la Grèce et pas seulement la capitale. Elles arrivent au plus mauvais moment car les réservations pour l’été se font maintenant. Avec une baisse de 20% des réservations, le secteur risque de faire moins bien qu’en 2009 entrainant dans la spirale de la crise d’autres secteurs qui dépendent du tourisme.
A charge pour le nouveau comité de crise de trouver des solutions pour sortir de cette impasse. Tous les professionnels partagent cependant le même constat, c’est l’image de la Grèce en effervescence après l’annonce du plan d’austérité qui fait peur aux touristes. Nombre d’annulations sont dues à la crainte qu’ils ont de se retrouver bloqués à cause des grèves des compagnies maritimes qui relient les îles grecques. Les autorités s’engagent ainsi à mettre davantage l’accent sur l’information.
Mais pour certains analystes, les causes de l’hémorragie des touristes sont à chercher dans le plan d’austérité lui-même et notamment dans la mesure de la hausse de la TVA qui fait monter les prix et rend le tourisme en Grèce moins compétitif. Car au même moment, la Turquie voisine annonce une augmentation de 12% des réservations.