Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
« Aucune armée ne peut tolérer de voir ses hommes tomber jour après jour en martyrs », s’énervait tout récemment le chef d’état-major, qui, annonçant du même coup l’achat de 9 hélicoptères d’assaut pour la lutte antiguérilla, prévenait que les attaques de la rébellion allaient se multiplier.
En effet, le Parti des travailleurs du Kurdistan a annoncé d’abord, par la voix de son leader historique Abdullah Öcalan, la fin d’une sorte de trêve en date du 1er juin, et ensuite, par la voix de son commandant militaire Murat Karayilan, la reprise d’attaques d’envergure, y compris contre des cibles civiles dans les grandes villes de l’ouest et des objectifs économiques.
Nous y sommes bien, constatent tous les commentateurs qui tentent aujourd’hui d’expliquer comment on en est arrivé là : échec du gouvernement à concrétiser sa promesse de résolution du problème kurde, faillite du mécanisme de coopération avec les forces américaines stationnées en Irak et le gouvernement autonome kurde d’Irak, mais aussi, de toute évidence, une nouvelle faiblesse du dispositif militaire turc à la frontière irakienne.
Aux anciens maux les vieux remèdes en tous cas, beaucoup prévoient une prochaine incursion terrestre des forces armée turques en Irak du nord.